BURKINA FASO: Infirmérie du Cenou de l'Université de Ouagadougou
INFIRMERIE DU CENOU
Les étudiants sont mécontents du centre de santé
Ils dénoncent la prestation du personnel et les conditions d'accès aux soins
Le chemin qui mène au service de santé de l'Université de Ouagadougou estdifficile à emprunter. Il exige un escale d'abord à la mutuelle pour certain ensuite au secrétariat pour d'autre avant d'entrée en consultation. Là aussi, les soins ne sont pas à la hauteur selon les étudiants.
Dans le couloir de l'infirmerie du CENOU, Adama, 2e année d'anglais, attend le médecin. L'air fatigué, il tient la carte Cenou et sa fiche de consultation dans sa main gauche. Dans sa main droite, se trouve une enveloppe kaki. Il est à sa cinquième consultation en deux semaines. Pourtant, il a fallu attendre la 4e fois pour que le médecin lui demande un examen spécial au laboratoire pour mieux diagnostiquer son mal. Adama est fatigué par les protocoles du service. Chaque matin il lui faut arriver très tôt à 7 heures pour espérer voir un médecin. Les
consultations commencent à 8 heures théoriquement. Mais dans la pratique « vous pouvez venir attendre 9heures ou souvent même 10 heures pour qu'ils débouchent » confie t-il à voix basse. Et même pour y entrer il y a des étapes qu'il faut franchir : les mutualistes doivent passer d'abord à la mutuelle récupérer leurs fiches de consultations, ensuite entrer au secrétariat pour enfin avoir accès à la salle de consultation.
des patients impatients de voir le médecin
Une fois accéder à la salle de consultation vous n'avez pas le temps nécessaire pour exposer votre mal. Juste dix à quinze minutes maximum et on passe au suivant. La file d'attente est toujours longue. La première fois que Adama a mis pied dans cette salle il souffrait de sinusites. Le médecin a commencé un traitement contre le paludisme. La deuxième fois il a traité un autre mal. La troisième fois, le même scénario. Adama se dit être fatigué de repasser par là : « je suis fatigué de passer ici » se plaint-il. Visiblement très remonté, l'angléciste denonce une négligence du corps médical. Il n'a même plus confiance aux médecins si ce n'est qu'en un seul. « Il y a une seule femme chez qui je me fais consulter » annonce le jeune homme la voix tremblotante et désespérée. Lorsque cette dernière n'est pas en salle il rebrousse chemin et prend son mal en patience. Aujourd'hui il est venu présenter son examen. Voici déjà trente minutes qu'il attend mais personne.
Avant d'arriver là raconte-t-il, " Dieu seul sait combien j'ai dépensé dans le vide". Il n'est pas le seul à se plaindre. A côté de lui, Khadi, 2e année de médecine fait les mêmes griefs à propo de la mutuelle.«A la mutuelle on nous dit de passer nous faire rembourser dans un delai d' un mois mais le plus souvent ce délai n'est pas respecté.» c'est difficile, soutient Adama, le front couvert de sueur. Assise dans son bureau climatisé juste à la première porte à droite du couloir du bâtiment abritant le dépôt pharmaceutique, le responsable de l'infirmerie ne conteste pas les reproches des étudiants. Le docteur Eliane SANON/ PARE reconnaît que l'organisation pour l'instant n'est
pas assez efficace.
Le service de santé ne dispose que de cinq salles deconsultations et de quatre médecins pour vingt cinq mille étudiants. Malgré tout, la directrice promet des réaménagements. « Nous sommes en voie d'asseoir un comité de travail, nous voulons que les étudiants s'approprient le centre », annonce-t-elle. Adama ainsi que bien d'autres attendent de voir pour croire.
Simon GONGO
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