La révolution tunisienne s’exporte au Maghreb
Hier c’était la Tunisie. Aujourd’hui les rues d’Algérie et d’Egypte s’embrasent. Le Maghreb, cette région d’Afrique du Nord longtemps plongée dans un système de ni démocratie ni monarchie se fait « taper » par sa jeunesse.
Ces trois pays à eux seul incarnent le règne de main de fer. Ben Ali en Tunisie venait de boucler ces 24 ans sur le trône réélu seulement en 2009 avec 89,62% des voix. En Algérie le seigneur Abdelaziz Bouteflika vient de boucler ses 10 ans, grâce à une basse-cour bien réglementée qui prêche jour et nuit les bienfaits du sauveur, maitre d’un pouvoir autour du népotisme. Que dire de l’Eternel Mohammed Hosni Moubarak qui a 30 ans au pourvoir, organise les élections et les gagnent au score soviétique.
Zine el-Abidine Ben Ali, Abdelaziz Bouteflika, Mohammed Hosni Moubarak, sont trois chefs de trois Etats aux mêmes réalités. Sur ces terres, malgré l’aisance apparente et la classe moyenne qui se crée, il est impossible de parler de liberté. Les droits de l’homme, la liberté d’expression, la liberté de la presse sont très mal venus aux royaumes démocratiques de Tunis, d’Alger et du Caire.
La victoire des réseaux sociaux
Hier personne n’avait le courage de s’écarter de la litanie du pouvoir. A Alger, Tunis tout comme au Caire tout est dû à la grâce des pachas par qui le peuple mange boit et travail. Ce n’est pas un droit mais une grâce royale.
Mais depuis le 15 décembre, l’immolation de ce jeune « sans boulot» appelé Mohamed Bouazizi homonyme du prophète de la religion la plus répandue dans la région a vaincu le signe indien. Grace à Facebook ou à Twiter la jeunesse a pris la rue comme pour dire avec le reggaeman ivoirien Ticken Jah Fakoly, « quitte le pouvoir, quitte le pouvoir, je te dis quitte le pouvoir ». Un mois durant, la pression a eu raison de l’ex timonier.
La jeunesse d’Egypte et d’Algérie a pris le relais. Conscient que la rue peut être un boulevard pour libérer le pouvoir, elle a importé la rébellion par la rue made in Tunisia adossé sur l’immolation. Rien n’est moins sûr que la recette paye mais on aura tout de même dépassé un temps, celui du suivisme et de la soumission.
Au-delà, l’Afrique noire doit tirer des leçons. Car nul ne détient le monopole de la stabilité. Qui aurait parié en 2009 que deux ans plus tard, Ben Ali allait se sauver sous la pression de la rue ? Que tous ceux qui se font élire à des scores soviétiques pour ensuite les brandir comme signe de popularité réfléchissent par deux fois. Il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent.
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