Le combat sur l’article 37 est perdu d’avance
L'initiative de la société civile pour sacraliser l'article 37 de la constitution du Faso fera long feu. Le Pr Augustin LOADA, directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Guy Hervé Kam, avocat à la Cour et Ben Youssouf MINOUNGOU, journaliste ne pourront pas changer la donne.
Certes, les 30.000 signatures se récolteront en un clin d'œil mais il faudra suffisamment de foi pour déplacer la montagne CDP à l'Assemblée Nationale. Avec environ 70 députés sur 111, le parti au pouvoir est sûr de barrer la route au projet du prof de Science politique et ses maestros. C'est vrai qu'à l'Etat major du "Méga parti" on évite encore la question mais les indiscrétions annoncent un probable referendum à l'image du Tazartché nigérien. Il a les moyens d'y parvenir.
Dans tous les cas c'est l'alternative sure après que l'église Catholique a marqué son opposition au projet du regime COMPAORE. Dès lors, le passage en force de l'Assemblée sera mal perçu. Il ne reste plus que la voie référendaire pour légitimer leur acte et respecter les normes des démocraties modernes.
Sur qui vont-ils s'appuyer
A l'Assemblée Le Pr et son équipe auront seulement une piste face au boulevard CDP. Sans aucune force politique d'opposition la société civile ne pourra rien puisqu'elle ne vote pas. La petite opposition est encore elle-même opposée en interne. Les Sankaristes ont des opposants au Sankarisme. L'aile de maître Sankara s'oppose à celle de Norbert Tiendrébéogo. Les socialistes ont des opposants en leur sein. Philipe Ouédraogo et Soumane Touré s'entredéchirent au PAI. La représentativité de l'opposition à l'Assemblée nationale se noie dans l'océan CDP. Pas question de s'attendre à leur soutien.
L'alternative sure aujourd'hui c'est la rue. Mobiliser la foule autour de leur idéale pour battre le pavée et mettre la pression sur les dirigeants et les faire fléchir. L'expérience a produit ses fruits en 1998.
Mais là aussi le pouvoir à un contre pouvoir de la rue. On n'oubliera pas la coalition FEDAP/BC qui se ramifie jour après jours pour installer ses racines dans les régions. Puis il y a ceux qui seront payés au prix d'un sac de riz, de 1000 FCFA juste pour la circonstance.
Comme on le voit la société civile ne se livre pas dans une partie de plaisir. Mais le mérite c'est d'avoir lancer le débat.
A découvrir aussi
- BURKINA FASO: Le 15 octobre au Faso, une date polémique
- BURKINA FASO: Les paysans refusent de vendre leur riz au gouvernement burkinabè
- 30 000 signatures pour empêcher la révision de l’article 37
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 75 autres membres