SIMON- PIERRE GONGO

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BURKINA FASO: Les burkinabés apprécient la démocratie


Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a divulgué, le 19 janvier 2009, les résultats de son enquête sur la qualité de la démocratie et de la bonne gouvernance au Burkina Faso. Les résultats de cette enquête comportent des surprises, notamment sur la façon dont les Burkinabè perçoivent les institutions qui les dirigent.

 

L'enquête a été réalisée en octobre 2008 dans les treize régions du Burkina, sur un échantillon aléatoire de 1 200 personnes, et laisse transparaître les opinions des citoyens burkinabè sur la situation économique et les performances du gouvernement. Le sondage révèle par exemple que 49% des Burkinabè pensent que leurs conditions de vie sont mauvaises, et 53% d'entre eux estiment que la situation économique actuelle du pays est mauvaise. Mais la plupart des sondés se sont montrés assez optimistes. En effet, 57% des personnes interrogées sont convaincues, de manière générale, que les conditions de vie vont s'améliorer, tandis que 63% pensent que leurs propres conditions vont évoluer positivement. «Dans l'ensemble, les Burkinabè considèrent que la situation économique n'est pas bonne, que le fossé entre riches et pauvres est trop grand, qu'il y a vraiment des motifs de préoccupation sur le plan économique», commentera le Pr. Augustin Loada, le directeur exécutif du CGD.

 

 

Sur le plan de la démocratie, les chiffres du sondage font apparaître de grandes attentes. La majorité des Burkinabè (58%) s'accordent sur le fait que la démocratie est préférable à toute autre forme de gouvernance, et 74% sont satisfaits du fonctionnement de la démocratie au Burkina. Cependant, 28% d'entre eux estiment que la démocratie fonctionne au Burkina avec des problèmes majeurs, tandis que 18% pensent que cette démocratie existe, mais avec des problèmes mineurs. De même, 68% des personnes interrogées pensent que la liberté d'opinion existe au Burkina, 80% estiment qu'elles sont libres d'adhérer au parti politique de leur choix, et 86% pensent pouvoir choisir, sans pression, la personne pour laquelle elles vont voter.

 

 

On note toutefois quelques surprises sur la perception qu'ont les Burkinabè des institutions qui les dirigent. Ils sont nombreux, en effet - 58% - à être convaincus que «les gens sont comme des enfants, et que le gouvernement devrait prendre soin d'eux comme un parent». De même, 64% des sondés estiment que «les partis politiques de l'opposition devraient coopérer avec le gouvernement et l'aider à développer le pays», au lieu d'examiner et de critiquer régulièrement les politiques et actions du gouvernement.

 

 Autre surprise, la confiance accordée aux institutions. La confiance de 75% des personnes interrogées va à l'endroit de la chefferie coutumière. «Le taux de confiance exprimé par les répondants envers les autorités coutumières est plus élevée que celle exprimé envers les institutions démocratiques modernes. Donc, il y a une leçon qu'il faut tirer», note le Pr. Loada, pour qui «c'est à chacun de tirer les leçons qui s'imposent, en utilisant ces informations, si les gens veulent bien avoir une démarche scientifique».  

Son enquête bouclée, le CGD compte maintenant diffuser les résultats auprès des acteurs de la gouvernance, «le but des enquêtes étant d'influencer positivement les pouvoirs publics», selon M. Loada.



20/01/2009
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